Torossian – Peintures, Aquarelles, Gravures – 30.5×22 cm, 210 pages.
Torossian – Peintures, Aquarelles, Gravures
$67.00
Description
LebanonPostcard présente le livre: Torossian – Peintures, Aquarelles, Gravures – Beyrouth, 2008
Livre à couverture rigide avec protège, 30.5×22 cm, 210 pages – Livre usé mais encore propre.
Haroutioun Torossian – L’Homme, L’Artiste par Marie-Thérèse, Zouein Tabet
Cinq années sont passées depuis notre première rencontre. Je l’attendais au Café des Lettres du Centre Culturel Français. Un homme de taille moyenne, la soixantaine passée, aux cheveux grisonnants, est apparu. Il tenait une pipe d’une main et une grosse sacoche de l’autre. Un collier cendré lui encerclait le menton. Il était vêtu d’une veste couleur kaki et portait un béret. Il faisait penser aux peintres de la place Montmartre. J’ai tout de suite su que c’était lui.
Depuis, une relation amicale et sincère s’est établie entre nous. Côtoyer Torossian, un être simple, réfléchi, détaché des mesquineries de la vie, engagé au service du naturel et du beau, est une expérience enrichissante. C’est une personne sensible, chaleureuse et cultivée, qui possède l’humilité des grands, une personne dont émanent la bonté et la noblesse. Il est heureux de transmettre son savoir. Il unit l’esprit aux connaissances, la malice au sérieux. Il n’est pas seulement un professeur de peinture, mais un être entier digne de porter le nom de “maître”.
C’est un humaniste, un homme universel, qui relie l’Orient à l’Occident.
Amoureux de cet Orient qui l’a vu grandir, il porte les stigmates de sa lointaine Arménie. Il évoque avec amertume l’exode de sa famille, la mort de son grand-père et de ses oncles, l’installation au Liban, à Bourj Hammoud, le long combat pour la survie, l’adoption de nouvelles habitudes.
A 22 ans, il va devoir quitter cette nouvelle patrie, rejoindre la ville lumière, Paris, pour se consacrer à l’art.
Ses premiers pas sont difficiles. Il a laissé tout un monde derrière lui: son grand amour, sa famille, sa mère chérie. Il ignore tout de ce Paris dont il a tant rêvé, il s’y sent malheureux, seul. Le froid parisien, moins quinze degré, le verglas le font frissonner. Il a peu d’argent, peu d’effets personnels. Il connaît une seule adresse, celle d’une parente chez qui il va rester une semaine, avant de s’installer à la Cité Universitaire. Il passe sa première quinzaine au lit, avec quarante degrés de fièvre. Tourmenté, angoissé, il sent que Paris, le but de ses efforts, n’est que source de déchirement et de désespoir pour lui.
Un autoportrait accroché au mur de son atelier témoigne du désarroi de ses premiers jours parisiens. Torossian le regarde longuement avec un sourire mélancolique et murmure: “C’est la tristesse dans l’âme que j’ai peint cet autoportrait.”
Il fréquente l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Artiste, poète et musicien dans l’âme, il s’instruit et s’épanouit. Il fréquente les ateliers de Souverbi et de Brianchon. Il visite en même temps les musées, étudie de près les œuvres des grands maîtres. Il suit des cours intensifs à raison de 4 heures par jour sur un même sujet, un nu, par exemple. A la moindre erreur, Brianchon l’oblige
à tout reprendre à zéro. Mais ses nus retiennent l’attention du maître, qui voit en lui un poète. Plus tard, le critique d’art André Weber abonde dans le même sens, quand il écrit :
“Torossian est un peintre poète qu’il faut suivre. C’est une révélation.”
Torossian se souvient de son professeur avec un respect mêlé d’affection:
“Maître Brianchon, c’était la sensibilité, la luminosité, le coup tranchant. C’était un peintre de la lignée de Vuillard, de Bonard, un aristocrate qui inspirait le respect.”
L’étudiant Torossian ne se contente pas de fréquenter les musées parisiens, il visite aussi ceux du Prado, de Vienne, de Belgique, de Hollande, d’Italie, d’Allemagne. Il expose aussi, à Saint Germain des Prés, et obtient une bonne critique dans les journaux parisiens, dont Art et Spectacle. “Il s’agissait d’une critique authentique, non d’une relation sociale et médiatique.”
Ayant terminé ses études, Torossian rentre au Liban, “son” pays, auquel il est profondément attaché. Le Liban est sa source d’inspiration, autant que sa muse, la femme. La nature, les lieux, de Anjar à Bourj Hammoud, les balades au bord de la mer et les séjours en montagne sont pour lui une source d’inspiration et de bonheur. Les couleurs, la lumière, les formes parlent à la sensibilité de l’artiste et l’incitent à s’exprimer. Eternelle ressource, sans cesse renouvelée au fil des ans et des états d’âme, le Liban est son refuge, mais aussi un lieu de relations humaines intenses.
“J’aime sortir de chez moi, dit Haroutioun Torossian, me retrouver dans la rue, sentir la convivialité des gens. C’est quelque chose d’exceptionnel. Les ‘bonjour, M. Torossian’ par ci, les ‘comment vas-tu, Harout’ par là me remplissent de bonheur. Cette affection, cette chaleur humaine me manquent partout ailleurs. Je ne peux pas vivre sans elles. Je ne peux pas vivre sans notre soleil, sans ma promenade au bord de la mer à Raouché. Cela me manque à l’étranger.”
Un jour, sur une terrasse du bord de mer, il parla du bonheur de respirer l’air pur de la mer, d’admirer le coucher du soleil, de flâner librement. Il aime aussi la simplicité des coutumes libanaises. “Admirez cette montagne, le Sannine, ses flancs enneigés, cette mer, rassurante malgré la tempête, il ne nous manque qu’un peu de civisme pour vivre heureux. Personne ne peut détruire notre attachement à notre pays, nous empêcher de vivre et de nous exprimer librement. C’est notre force.” Il passe de longues heures à contempler la montagne, à respirer à pleins poumons l’air marin, il parle avec enthousiasme d’Anjar, de Bourj Hammoud, de son quartier, de sa maison, de son atelier. Extrait de l’introduction
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Additional information
Weight | 1.5 kg |
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Dimensions | 1 × 1 × 1 cm |