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Camille Chamoun – Crise au Liban

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Camille Chamoun – Crise au Liban – Beyrouth 1977.

Description

LebanonPostcard prèsente ancien livre de valeur: Camille Chamoun – Crise au Liban – Beyrouth 1977 – Softcover, 20.5×14.5 cm, 190 pages.

Je dédie ce livre à mes fils Dory et Dany, aux forces libanaises qui se sont jetées dans la bataille. Par leur courage, leur abnégation, le sang généreux qu’elles ont versé, elles ont sauvé le Liban et redonné aux nouvelles générations la foi dans leur patrie, l’espoir et la confiance dans ses destinées.

Extrait… de l’AVANT-PROPOS

A vingt années d’intervalle ‘Crise au Liban’ plonge ses racines profondes dans les événements et les circonstances qui ont alimenté mon précédent ouvrage Crise au Moyen-Orient (Édition Gallimard, L’Air du Temps 179).

La guerre qui se déroule au Liban depuis dix-huit mois n’est pas différente dans ses causes, sa nature et ses objectifs de celle de 1958. Les pays arabes qui lui servent de décor sont aussi divisés entre eux, aussi maladivement émotifs qu’ils l’étaient durant les années 50. La scène est la même: le Liban. Seuls ont à peine changé les personnages et les dimensions de la tragédie.

Les dimensions: c’est-à-dire les moyens puissants et destructifs mis en œuvre pour une guerre généralisée qui s’est étendue sur une grande partie du pays; partout où les forces armées palestiniennes ont pénétré, aidées par la participation active d’une population xénophobe ou par la passivité d’une population terrorisée.

Quelle est l’image géographique de la situation sur le terrain? Beyrouth est coupée en trois secteurs. Un secteur Est chrétien où seul un chrétien est admis et de rares musulmans à tendances nationales libanaises. Un secteur Ouest
musulman, où seul un musulman peut pénétrer ainsi que de rares chrétiens gauchistes ou jouissant d’amitiés spéciales.

Enfin, un no man’s land où se livrent quotidiennement d’âpres combats, qui s’étend depuis l’entrée Sud du port jusqu’aux confins Est de la capitale, englobant le Centre commercial et la Place des Martyrs. Tripoli et sa banlieue, totalement abandonnées à leur sort, sont sous occupation palestinienne, mais cernées de toutes parts par les forces de la droite et par les troupes syriennes venues des plaines de l’Akkar. Zahlé, la Békaa et les régions montagneuses du Metn, libérées par l’avance des troupes syriennes, rentrent pas à pas dans l’ordre libanais. Saïda et ses hauteurs, le Chouf, Aley et le Liban Sud, à l’exclusion des nombreux villages frontaliers avec Israël, sont également entre les mains palestiniennes. Enfin, les districts Nord, Nord-Est et Est de Beyrouth jusqu’aux régions de Zghorta, Bécharré, Ehden, ainsi que le versant Est du Mont Sannine ont constitué le bastion où la droite a puisé le plus grand nombre de ses combattants.

Les personnages, les acteurs sur cette scène sont:

A. Les Palestiniens, depuis avril 1968, soit depuis l’entrée des premières organisations armées sur le sol libanais.

Le Palestinien, qui ne sut point défendre son pays en 1948 bien que majoritaire à raison de deux contre un, a préféré chercher refuge au Liban où il a reçu un fraternel accueil. Mais le Palestinien arraché à sa terre natale, dépourvu au départ de vraies traditions nationales, ne sachant plus s’il doit continuer à faire confiance aux promesses des cercles arabes et internationaux est devenu, avec le temps, un déraciné n’ayant plus rien à perdre, capable des pires excès.

Le Liban lui a accordé la plus large hospitalité, les autres pays arabes l’ont armé, lui ont servi des aides substantielles. Le Liban inclus, ils ont fait de l’affaire palestinienne la première et la plus grande des causes arabes: celle qui a conditionné l’évolution de leurs relations avec le monde extérieur, grandes et petites puissances. Certains pays arabes ont enduré pour cette cause les conséquences
désastreuses de plusieurs guerres sanglantes. Ce sacrifice en hommes et en territoires, au lieu de rendre le Palestinien plus objectif et plus amène, a au contraire aiguisé son arrogance et son ambition: chaque pays arabe est son débiteur. Lui, par contre, ne doit rien à personne. L’Égypte, la Syrie, la Jordanie, l’Arabie Séoudite et le Koweit ont été tour à tour l’objet de sa vindicte ou de sa colère. Le Liban, où il a vécu et connu les douceurs d’une chaude hospitalité, a été spécialement choisi pour être la proie de sa convoitise. Affaibli par une démocratie libérale jusqu’à la décomposition, par les conflits latents qui divisent sa population, le Liban constitue la terre idéale pour une opération de force. Les préparatifs sont menés sous le prétexte de la guerre contre Israël. Les provocations deviennent fréquentes, puis continues, visant tantôt l’Armée (comme en 1969 et 1973), tantôt la population civile et l’ordre public. Les principales entrées de la capitale sont rendues incertaines: chaque camp palestinien devient une enceinte fortifiée d’un repaire abritant les repris de justice, les assassins à gage politiques et de droit commun. Le Palestinien s’est lui-même transformé en terroriste professionnel. Sous la forme collective, il s’est allié au communisme international et voudrait renverser tous les régimes établis. Sous la forme individuelle, il est rare qu’un enlèvement, un assassinat politique, un détournement d’avion, une prise d’otages soient réalisés autrement que par des Palestiniens, ou sans leur participation (Lire à ce propos le très intéressant ouvrage de Christopher Dobson et
Ronald Dayne intitulé Carlos l’insaisissable.).

B. Deuxième personnage: l’Islam libanais.

J’entends surtout l’Islam sunnite, qui n’a jamais accepté le Liban comme sa patrie définitive. En 1918 et 1919, à la libération des territoires arabes de l’Empire Ottoman, ses espoirs se sont tournés vers Fayçal Ier et le monde arabe naissant de ses cendres. La création du Liban dans ses limites actuelles, en 1920, n’a point affecté son allégeance. Celle-ci s’est simplement transformée en un autre objectif: l’union avec la Syrie ou la Grande Syrie.

L’indépendance du Liban, proclamée en 1943, marqua un tournant nouveau dans les relations politiques interconfessionnelles. Le Gouvernement Riad Solh, avec l’approbation du Président de la République Béchara
el-Khoury, sut trouver la formule qui fut l’âme de la déclaration ministérielle et obtint l’approbation unanime du Parlement issu des élections de 1943. Pour les chrétiens, plus d’allégeance vis-à-vis de l’Occident, pour l’Islam, plus d’allégeance vis-à-vis de l’Orient arabe.

Cette formule pourtant si heureuse! – était de part et d’autre un profond mensonge que justifiait, à la rigueur, la nécessité d’assumer l’unité nationale dans la lutte engagée contre le Mandat et l’espoir que ce qui n’était qu’un vœu devienne une vivante réalité. Malheureusement deux civilisations, deux cultures différentes à la base, vieilles de plusieurs centaines d’années, deux aspects de la vie, deux traditions, deux histoires marquées par des heurts sanglants creusaient entre les uns et les autres un fossé difficile à combler. Une occasion, un concours de circonstances pouvait rendre ce fossé infranchissable. Les chrétiens, agissant comme la vraie mère de l’enfant, surent parer ce danger plus d’une fois: en se proclamant solidaires du peuple palestinien au même titre que l’Islam. En défendant
sa cause avec autant de vigueur. En prenant position pour l’Egypte contre les Britanniques, pour l’Indonésie contre la Hollande, pour la Tunisie et l’Algérie contre la France.

L’Islam fut incapable d’assumer la même attitude responsable. Lorsque Nasser… etc…

C. Troisième personnage: Le Chrétien du Liban.

D. iL manquait, enfin, un quatrième personnage…. Communisme international… . etc…

Extraits…

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