Georges Schehadé poète des deux rives
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Georges Schehadé poète des deux rives 1905 – 1989 par Danielle Baglione et Albert Dichy.
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Description
LebanonPostcard présente le livre Georges Schehadé poète des deux rives 1905 – 1989 par Danielle Baglione et Albert Dichy – Editions de l’IMEC – Editions Dar An-Nahar
Livre à couverture souple, 26×21 cm, 320 pages
Avant-propos par Danielle Baglione et Albert Dichy
Il détestait les honneurs, les hommages, les proclamations. Toute sa vie, il avait usé de mille stratagèmes, de mille ruses, pour ne jamais prononcer un discours, prendre la parole en public, commenter son œuvre ou livrer une théorie de la littérature. Personne n’a moins que lui exercé de magistère d’auteur. Heureux de vivre «loin en Asie joliment longue », de soustraire ses jours aux regards de ses lecteurs, Georges Schehadé s’est tenu dans l’ombre de son œuvre – sans pour autant prendre la pose de l’écrivain retiré : il était l’être le plus affable du monde, sortait tous les soirs, jouait aux cartes comme le Métropolite de Monsieur Bob’le, avait dans le monde mille amis qui l’appelaient Georges et le tutoyaient. Mais entre l’homme disert, drôle, virevoltant que l’on rencontrait et le poète, il avait tracé une frontière infranchissable. Ceux qui le connaissaient le mieux ne savaient presque rien de lui, à commencer par sa date de naissance ou le titre de son premier livre. Il exigeait qu’aucune notice chronologique ne figure dans ses livres. À un critique canadien, venu le rencontrer, peu de temps avant sa mort, et qui l’avait imprudemment invité à retracer les chemins de son existence, il avait lancé, brusquement furieux : « Je n’ai pas de biographie ! »
C’est que le poète, à qui il octroyait volontiers une majuscule, était pour lui installé dans une position d’éternité universelle. La petite histoire personnelle de Georges Schehadé ne le concernait en aucune façon. Qu’il soit né à Alexandrie, à Pékin ou à Périgueux était une question privée, accessoire, presque insignifiante. La vérité pour lui était que « Tout est songe, poussière de songes » et que seule l’écriture, à hauteur de rêve, était habilitée à la restituer.
Il y a plus encore : c’est que Schehadé ne croyait pas en la personne de l’auteur. Il ne se reconnaissait aucun mérite particulier. Il ne s’accordait qu’une seule grâce: en lui avait lieu, par éclairs, par fulgurances qu’il lui fallait prendre de vitesse, capter et fixer, le miracle inexplicable, involontaire, de la poésie. À ce mystère, Schehadé assistait, presque étonné. Il écrivait sous la dictée, lorsqu’il était, comme l’on disait jadis, « inspiré », pouvant aisément passer dix ans dans l’attente de l’ange. Ses vers sont comme purs de toute trace d’effort, de travail. Détenteur d’un secret qu’il ne possédait pas, il le préservait farouchement, incapable d’en donner les clefs, évitant de le mêler à la poussière de ses jours, de le soumettre à l’explicitation de sa vie.
« Art happens », disait Whistler (« L’art fait irruption ») mais, ajoute Borges en le citant, « l’idée que nous n’en finirons jamais de déchiffrer le mystère esthétique ne s’oppose pas à l’examen des faits qui l’ont rendu possible ».
Tel est le propos de cet ouvrage : tenter de replacer, dans le cadre biographique, historique, culturel où il s’est produit, le « miracle » de l’émergence et de l’aventure d’une œuvre poétique. Suivre année par année, sinon au jour le jour, la trajectoire imprévisible d’un poète qui, à l’âge de vingt-quatre ans, trouve brusquement, en l’espace de deux mois – l’été 1930 -, son chant propre et une hauteur de ton qui en impose à des lecteurs aussi exigeants que Saint-John Perse ou Éluard. Accompagner la bifurcation étonnante, qui le conduit à travers les territoires de la poésie vers le théâtre, lui fait concevoir des œuvres aussi déroutantes que Monsieur Bob’le ou La Soirée des proverbes, avant que la fréquentation des théâtres et les conseils des metteurs en scène n’acclimatent quelque peu son étrangeté originelle sans lui retirer sa singularité. Assister enfin, à l’heure où le Liban se déchire, au retour inattendu, après plus de vingt ans de silence, du Nageur d’un seul amour, venu dire la foi qu’il conserve malgré tout dans le pouvoir des mots, la mélancolie de son exil et, dans une confluence sémantique peut-être involontaire, faire entendre à la fois les derniers feux d’un chant poétique et ceux du pays du cèdre:
Ce n’est pas des mots pour rien ce poème
Ce n’est pas un chant pour personne cette mélancolie
Mais la mer est loin comme un voyage
Et les pays se perdent dans les pays
– Écoute à travers les ramures
Le bruit doré d’un arbre qui meurt
Replacer l’œuvre de Schehadé dans l’espace où elle a pris naissance et s’est développée, ne vise nullement à l’y enfermer. Schehadé, disons-le sans détour, ne s’est jamais pensé comme un écrivain spécifiquement libanais – même s’il a toujours revendiqué une pleine appartenance à son pays, refusant tout autre nationalité. À l’exception de ses écrits de jeunesse, le nom de son pays n’apparaît pas une seule fois dans son œuvre. À cette discrétion, il y a sans doute mille raisons personnelles, historiques ou culturelles, que cet ouvrage permettra de mieux apprécier. Nous n’en avancerons ici qu’une seule écrire aura justement été pour Schehadé une manière d’échapper à toute fixation et à tout ancrage, d’« envoler l’oiseau des mains de la pierre »; un acte, non pas de rupture, comme chez Rimbaud, son poète essentiel », mais de « déliaison ». Le bel hommage adressé, dès 1938, au poète de son enfance, le « pauvre Lamartine », donne à ce terme fondamental de l’esthétique de Schehadé, sa résonance propre :
Visage du Poète au bord de l’eau
Tu as délié toute ma vie comme ces barques
S’il ne se considérait pas comme un poète libanais, Schehadé savait cependant qu’il n’était pas non plus tout à fait un écrivain français. Son œuvre se développe toute entière à la croisée de l’Orient et de l’Occident, sur cette frontière entre deux cultures dont il fut à la fois le veilleur et le plus subtil des contrebandiers. « Il déplace de nuit, disait Saint-John Perse, les bornes de la propriété foncière. »
De l’Orient, Schehadé importait dans la langue et la poésie françaises une déconcertante fluidité de pensée et d’expression. De même qu’il parvenait à donner à ses pièces de théâtre, comme sans effort, la légèreté et la transparence des contes. Si Georges Schehadé a été par excellence « poète des deux rives », comme ce livre tente de le révéler à travers son itinéraire biographique, c’est parce qu’il est peut-être le seul à avoir réussi cette opération improbable rendre invisible la frontière entre les deux cultures qui l’alimentent. Nulle tension, nul déchirement identitaire dans l’écriture, mais la fusion naturelle, spontanée, des deux mondes. Il réalise, une sorte d’utopie qui laisse entrevoir, mieux qu’aucune autre, et à l’heure des affrontements les plus tragiques, ce qu’aurait pu être une relation heureuse entre l’Orient et l’Occident. De là peut-être aussi le singulier « bonheur » que respire cette œuvre, malgré la mélancolie de ses thèmes et le désenchantement de ses fables.
Cet ouvrage est le fruit d’une recherche menée durant plus de deux ans à Beyrouth et à Paris. Essai de biographie de l’auteur par lui-même, il dit ce que des archives – manuscrits, lettres, entretiens filmés ou retranscrits, coupures de presse, portraits, photographies… – peuvent restituer de la vie d’un homme.
Au risque d’exiger du lecteur une attention plus soutenue, nous nous sommes gardés d’user des ingrédients ordinaires de la biographie, préférant leur substituer cette émotion particulière qu’offrent les traces vives d’une existence. Nous livrons ici les fragments d’une histoire que chacun pourra recomposer selon son jugement. Certes, ces pièces ont été sélectionnées, organisées, inscrites dans un ordre – celui de la chronologie – dont la commodité ne doit pas occulter le caractère arbitraire : ce n’est pas la vie qui est chronologique, mais son histoire. Celle que nous proposons et qui émerge lentement à travers le croisement des documents n’a pas d’autre objet que d’accompagner la lecture de l’œuvre de l’auteur.
C’est en elle que réside et demeure sa vraie vie.
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